FAQ (Foire aux questions)

La mer et les marins ont un language bien à eux, voici quelques termes indispensables pour une bonne compréhesion de la mer et de la voile.

 Abattre :
Mouvement du bateau l'éloignant du lit du vent. Se dit généralement quand un navire opère un virage sur la droite ou la gauche.

Accastillage :
Ensemble des accessoires constituant l'équipement d'un bateau (poulies, winchs, taquets...).

Affaler :
Action de descendre une voile.

Alignement :
Ligne déterminée par 2 phares ou 2 amers (voir ce mot). On est sur leur alignement quand on les voit l'un et l'autre.

Allure :
Angle d'un bateau par rapport au vent.

Amarres :
Cordages utilisés sur le pont pour retenir (amarrer) un bateau à un quai.

Amer :
Repère caractéristique sur la côte (ex : clocher, tour, bâtiment isolé)

Amure : Côté du bateau par lequel il reçoit le vent ("babord amure", lorsque le vent vient de babord ; "tribord amure", lorsque le vent vient de tribord).

Arsenal : Lieu de construction navale et d'entretien de la flotte.

Artimon : Lât le plus arrière sur un navire à trois mâts et plus.

 Bâbord :
(Abréviation : Bd). Tout ce qui est à gauche du navire quand on regarde vers l'avant de celui-ci (à droite c'est tribord). On peut associer ces deux termes au mot "batterie" : BAbord est à gauche, TRIbord à droite (BA-TRI).

Balancine :
Fait partie des manœuvres courantes, cordage partant du haut d'un mât et servant à soutenir la bôme ou une vergue dans sa position au repos.

Balise :
Signalde balisage fixe. Peut-être une tourelle maçonnée, un espar, etc.

Barre :
Partie du gouvernail actionnée par le pilote du bateau, manche droit relié au safran ou roue à renvoi sur les plus gros bateau

Bôme :
Support horizontal de la grand'voile articulée sur le mât

Border :
Désigne l'action de tendre (une écoute, par exemple)

Bouée :
Signal de balisage flottant, relié au fond par une chaîne.

Bout :
Désigne tout type de cordage sur un navire.

Cabestan :
Treuil vertical placé sur le pont du bâtiment. Il sert à remonter l’ancre et son cordage et était utilisé aussi pour virer les amarres.

Canot :
Embarcation légère qui avance à l'aviron.

Cap :
Angle que fait l'axe longitudinal du navire avec un repère de référence tel le nord magnétique, le méridien sur la carte ou le zéro du compas.

Cape :
Très petite et résistante voile à l'emplacement du foc servant dans la tempête à orienter la proue du bateau face au vent en attendant un faiblissement de sa force, toutes les autres voiles étant affalées

Carène :
Partie immergée de la coque sous la ligne de flottaison.

Chaloupe :
Embarcation non pontée, dont on se sert dans les ports et que les grands navires embarquent pour le service du bâtiment.

Chenal :
Le passage le plus profond (entre des îles ou dans un estuaire, par exemple) que doivent suivre en conséquence les navires

Choquer :
Désigne l'action de relâcher ou détendre (une écoute, par exemple)

Compas :
Equivalent dans son principe à la boussole, il sert à indiquer la direction du nord. Il comporte une aiguille aimantée solidaire d'une rose graduée (la rose des vents) portant les 4 points cardinaux.

Cotre :
Petit navire à un seul mât.

Corde :
Terme proscrit du vocabulaire maritime, à une seule exception près: la corde de la cloche

Défense :
(pare-battage) sac, coussin ou autre matériau solide et souple interposé entre la coque et un quai pour la protéger.

Degré :
La 360 ème partie d'une circonférence. Son angle au centre de la circonférence est d'un degré.

Dérive :
1-Action du vent ou du courant qui écarte le navire de son cap. Elle est à tribord ou bâbord suivant que le navire se déporte sur la droite ou sur la gauche.
2-Partie immergée dépassant de la coque en profondeur, pouvant être relevée, et destinée à s'opposer aux forces transversales aux allures de près

Déssaler : Employé pour les dériveurs, résultat d'une gîte trop importante qui dépasse le point de stabilité de la coque provoquant le chavirage du bateau

Drisse : Elément du gréement courant, servant à hisser ou affaler une voile

 

Ecoute :
Bout (cordage) servant à régler l'angle d'une voile par rapport au vent

Empanner :
Virer de bord en passant par le vent arrière

Enfourner :
Envahissement du pont avant par un paquet de mer dû à un trop grand enfoncement de la proue dans la houle

Erre :
Vitesse par rapport à l'eau conservée par un navire

Espar :
Signal de balisage fixe. Peut être une perche, un mât fixés diectement sur les fonds.

Etai :
Elément du gréement d'un voiler, soutenant le mât sur l'avant, fait partie des manœuvres dormantes

Etale :
Moment où la mer ne monte plus ou ne descend plus.

Eviter :
L'évitage est l'espace balayé par un navire qui tourne sur place, sur son ancre par exemple.

Etarquer :
Action de tendre au maximum un bout

 

Felouque :
Petit bâtiment de la Méditerranée, long et étroit, à voile et à aviron.

Figure de proue :
Sculpture à l’avant du navire.

Foc :
Voile située à l'avant du bateau, utilisée par grand vent

Frégate :
Aux XVIIIe et XIXe siècles, bâtiment de guerre à deux ponts, et à carène fine trois mâts, ne portant pas plus de soixante canons.

 

Génois :
Voile située à l'emplacement du grand foc. Cette voile est hissée par vent calme

Gisement :
C'est l'angle de la direction d'un point (phare, clocher, etc.) avec la direction (cap) d'un navire.Il se mesure en degrés.

Gîte : Inclinaison sur le côté du bateau sous l'effet du vent latéral dans les voiles ou d'un mauvais équilibrage des masses embarquées

Godille :
Aviron qui se manipule depuis l'arrière du bateau, en faisant un mouvement en huit. La godille permet à un marin seul de déplacer une embarcation, même assez lourde. Sur un voilier bien équipé, elle peut aussi servir à rentrer au port sans voile ni moteur, en général sous le regard admiratif des connaisseurs.

Gouvernail :
Ensemble des éléments qui permettent de diriger un voilier.

Grand foc :
Voile située à l'avant du bateau, de surface plus importante que le foc.

Grand-voile :
Voile principale du navire, maintenue entre la bôme et le mât

Gréement :
Ensemble des mâts, voiles et cordages et qui assure la propulsion.

Guindeau :
Treuil, le plus souvent placé sur la plage avant, qui permet de manœuvrer les lignes de mouillage

 

Hâle-bas :
Fait partie des manœuvres courantes, le plus souvent un palan, tirant la bôme vers le bas et fixée au pied du mât

Hauban :
Elément du gréement dormant d'un voilier, soutenant un mât latéralement et vers l'arrière

Hauturier :
de haute mer.

Hisser :
Action de monter une voile, une charge


Ketch :
Voilier dont le gréement est constitué de deux mâts.Ketch :
Voilier dont le gréement est constitué de deux mâts.

 

Laisse :
Limite de l'eau sur le rivage.

Larguer :
Désamarrer tout cordage de son point d'attache.

Levant :
La Méditerranée.

Ligne de flottaison :
Niveau où la coque du bateau s'enfonce dans l'eau.

Ligne de foi :
Repère placé sur la cuvette du compas et matérialisant l'axe longitudinal du navire.

Louvoyer :
Action de virer successivement de bord du près au près dans le but de remonter au vent

 Marque :
Terme couvrant tous les signaux de balisage.

Mille : Le mille marin (ou mille nautique) vaut 1852 mètres. Ne pas confondre avec le "mile", unité de mesure anglaise, qui vaut 1609 mètres.

Misaine :
Deuxième mât sur un voilier.

Morte eau :
Lorsque la marée est faible et que la mer monte ou descend avec une faible amplitude.

Mouillé :
Un navire est mouillé quand il est retenu immobilisé par son ancre.

 

Nœud :
Unité de vitesse, équivalent à un mille par heure. Un navire qui file 12 nœuds parcourt 12 milles en une heure. (dire "12 nœuds" mais pas "12 nœuds à l'heure).

 

Pataras :
Elément du gréement dormant d'un voilier, soutenant le mât sur l'arrière.

Ponant :
Les mers de l’Europe du Nord.

Pont :
Niveau ou étage sur un navire, partie haute de la coque.

Poupe :
Partie arrière d'un bateau.

Proue :
Partie avant d'un bateau.

Près :
Allure permettant le gain au vent.

Près serré :
Allure à laquelle le bateau se trouve le plus possible face au vent (le plus proche du vent).

Puits de dérive :
Sur un dériveur, fourreau au centre du bateau permettant de faire coulisser la dérive de bas en haut

 

Quadrant :
Autour d'un point déterminé, la circonférence est divisée en 4 quadrants : Nord, Est, Sud et Ouest. Le balisage cardinal d'un obstacle par exemple (récif, rocher) est différent selon le quadrant dans lequel on placerait le balisage.

Quart :
Division du compas par 32, égale à 11°15'. Unité utilisée pour les secteurs de feux. C'est aussi une période de veille de 4 heures.

Quille :
Partie fixe et immergée de la coque sous le bateau faisant office de dérive fixe et de contrepoids à la gîte.

 

Rappel :
Action pour l'équipage de se positionner du côté inverse de la gîte pour rétablir l'assiette du bateau.

Relèvement :
Angle formé par la direction d'un point avec la direction du Nord. Le relèvement vrai se détermine par rapport à la direction du Nord géographique (celui de la carte).

Roulis :
Mouvement oscillatoire transversal du bateau.

Route :
Angle compris entre la direction suivie par le navire et une direction du Nord. La route peut être au compas, vraie, sur le fond.

Route (faire) :
Un navire fait route lorsqu'il n'est ni à l'ancre, ni amarré à terre, ni échoué.

 

Sabord :
Ouverture pratiquée dans la coque par où sort le canon.

Safran :
Partie immergée et pivotante du gouvernail orientant le bateau.

Sancir :
Chavirage du bateau par l'avant, la proue s'enfonçant profondément dans l'eau au delà du point d'équilibre si bien que la coque se retourne complètement. Cela arrive surtout aux dériveurs légers par fort vent arrière

Secteur :
Arc d'horyzon de visibilité d'un feu de navire, exprimé en degré.

Sloop :
Voilier à un mât et seulement deux voiles.

Spi :
Diminutif de spinnaker, grande voile lancée tout à l'avant du bateau en sus du génois ou du grand foc pour augmenter la surface de voilure par petit vent. (sous une allure portante)

 

Tangage :
Mouvement oscillatoire d'enfoncement de la proue dû à la houle en mer.

Tirant d'eau :
Mesure verticale entre la flottaison et le point du bateau le plus bas sous l'eau.

Tirer des bords :
Avancer en zigzag pour rejoindre un point situé face au vent.

Tonneau :
Un bité de volume valant 2,83m³, utilisée pour la jauge des navires.

Travers :
Direction perpendiculaire à l'axe longitudinal du navire.

Tribord :
Le côté droit, dans le sens de sa marche.

 

 Virer de bord :
Tourner le bateau de façon à ce que le vent vienne sur l'autre bord. Le devant du bateau est face au vent

Vive eau :
Lorsque la marée est forte et que la montée ou la descente de l'eau sont de forte amplitude.

Voyant :
Marque géométrique distinctive utilisée pour l'identification d'une marque de balisage.

 

Winch :
Petit treuil manuel ou électrique destiné à faciliter la tension des écoutes ou des drisses sur les gros voiliers.

 

Yacht :
Navire de plaisance.

 

 

 

 

La météo
Le site indispensable avant de prendre le large

La description du voilier
Un problème avec les termes ?
c'est encore mieux avec l'image

Utiliser l'époxy

 

Je vous recommande chaudement de commencer par parcourir la page : Quelques idées de base sur l'époxy, qui vous donnera un "vernis" de science sur ce produit extraordinaire. Les intérêts de l'époxy dans la construction d'embarcations légères sont discutés dans d'autres pages : Pourquoi le contreplaqué-époxy ? et La construction "cousu-collé".

Protection  

Protection

Les risques liés à l’époxy pour votre santé sont essentiellement de nature allergique : si vous exposez régulièrement votre peau à de l’époxy avant sa polymérisation, vous finirez par développer une allergie qui vous interdira de l’utiliser. Utilisez donc systématiquement des gants jetables latex, vinyle ou nitrile (le nitrile est plus solide mais un peu plus cher, latex et vinyle sont au même prix et équivalents sauf si vous êtes allergique au latex, bien sûr.) Portez également des manchettes jetables plastique pour certains travaux salissants, voire carrément des combinaisons jetables. Si vous vous êtes mis de l’époxy sur la peau, le meilleur moyen de la nettoyer est en frottant tout de suite avec de l’alcool à brûler, puis rincer immédiatement à grande eau en frottant énergiquement. En effet, l'alcool agit comme solvant en diluant l'époxy et favorise sa pénétration à travers la peau.

Vous pouvez également porter un masque anti-vapeurs organiques quand vous utilisez l’époxy (pas un simple masque anti-poussières en fibre). Elle ne comporte que peu de composants volatiles et n’est en principe pas dangereuse à respirer, sauf dans les endroits confinés. Une règle simple à l’usage : si vous êtes incommodé par l’odeur du produit que vous utilisez, vous devez porter un masque. Travaillez dans un local bien aéré, et portez systématiquement le masque si vous êtes dans un espace confiné.
Les risques liés à l’utilisation de l’époxy sont encore mal documentés et il vaut mieux appliquer le principe de précaution (souvent stupide, je sais !)

L’autre risque principal est lié à la poussière quand vous poncez. Ce n’est pas spécifique à l’époxy : toutes les poussières fines sont extrêmement nocives pour vos voies respiratoires car elles entrent au plus profond de vos poumons et colmatent vos bronches. Il est indispensable de porter un bon masque anti-poussière quand vous poncez. Pensez également à protéger vos yeux avec des lunettes ou masque de sécurité et/ou à vous faire des bains d’yeux quand vous en sentirez le besoin.

Attention également à la poussière de silice quand vous incorporez une « charge » à votre époxy (rappelez vous : silice – silicose…)

L’époxy « fraîche » se nettoie à l’alcool à brûler, nettement moins nocif que l’acétone. Portez de vieux habits quand vous travaillez avec l’époxy car elle est pratiquement impossible à enlever des textiles (essayez l’alcool et bonne chance.)

Dernier point, l'époxy formulée pour le bois est pratiquement inodore, point important pour les constructions "amateur".

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Dosage et mélange

Si des pompes-doseuses sont fournies, fixez-les sur les bidons. Les pompes doivent être réglées en coupant le tube qui limite la course du piston selon les instructions du fournisseur, ce qui permet d'obtenir la bonne dose par une pression complète (à fond) sur le piston.

Les pompes doivent être amorcées lors de leur installation, ensuite elles dispenseront la bonne quantité pour une pression complète : comptez toujours autant de pressions sur la résine que sur le durcisseur pour obtenir le bon dosage.

Note : on n’a parfois besoin que d’une toute petite quantité d’époxy pour faire une retouche ou un petit collage : « tirez » une ou plusieurs doses de chaque bidon dans des bocaux en verre propres et secs (un bocal pour la résine et un pour le durcisseur) et prélevez ce qu’il faut pour les « petits besoins » ( !) grâce à des seringues jetables, toujours une pour chacun des produits.

Je dois dire que je n’utilise guère les pompes que je trouve fragiles et j’utilise plutôt des seringues jetables qui me donnent aussi plus de souplesse dans les quantités à mixer : une seringue de 50-60 ml pour la résine et une de 10 ou 20 ml pour le durcisseur. Celle du durcisseur doit être changée toutes les 5 à 10 utilisations car le durcisseur est corrosif, mais j’utilise indéfiniment celle de la résine. De plus, la résine est le durcisseur de certains formulateurs sont réellement très visqueux en deça de 25 degrés C, et il m'est arrivé d'avoir des doses incomplètes en sortie de pompe.

   
     

Il est impératif de respecter strictement les proportions de résine et de durcisseur indiquées. N’augmentez jamais le ratio de durcisseur pour faire durcir plus vite (quand il fait froid, par exemple) : c’est le contraire qui se produira, ça ne durcira jamais. Si vous voulez que cela « prenne » plus vite, utilisez un durcisseur plus rapide, mais toujours précisément dans les mêmes proportions, et surtout chauffez votre atelier ou la zone de collage.

Une fois dosés, résine et durcisseur doivent être intimement mélangés. L’essentiel des problèmes liés à l’époxy (et ne venant pas d’un mauvais dosage !) vient d’un mélange imparfait. Obligez-vous à compter 60 secondes pendant que vous « touillez » votre mélange vigoureusement. N’ajoutez la charge ou le diluant qu’après cette phase de mixage, jamais au début.

Ne mixez en général que de petites quantités d’époxy, car tout ce qui n’est pas utilisé rapidement après le mixage sera perdu. Le temps d’utilisation est d’une trentaine de minutes à 25°C, avec un durcisseur "moyen-lent". Si vous tenez votre gobelet d’époxy à la main, n’oubliez pas que votre main chauffe le gobelet…

Dès que vous sentez que votre récipient commence à chauffer, arrêtez d’utiliser ce « mélange » et préparez-en un autre. En effet, le processus de polymérisation commence par un dégagement de chaleur qui peut être important sur une grande quantité d’époxy (jusqu’à 170°C.) Posez votre récipient d'époxy en cours de polymérisation au sol : s'il est en plastique, il risque de fondre et l'époxy se répandra là où vous l'avez posé (ne riez pas, ça m'est arrivé !)

Thermomètre  

Température

Ne travaillez pas à l’époxy s’il fait moins de 15°C dans votre atelier, voire 18°C si vous imprégnez et stratifiez, car la polymérisation démarrera difficilement et durera plus longtemps à cause du froid. Vous risquez d'obtenir des doses fantaisistes de vos pompes car les liquides seront trop visqueux pour être pompés. Vous aurez du mal à bien mélanger la résine et le durcisseur qui seront trop gélatineux, et s’il s’agit d’imprégnation ou de glaçage votre travail sera « dégueu »…

Si vous devez travailler par une température ambiante inférieure à 15 ou 18°C, préchauffez votre résine et votre durcisseur avant de les mélanger (vous pouvez garder vos bidons dans un bain-marie à 25°), et appliquez le flux d’air d’un radiateur électrique soufflant sur votre travail pendant quelques heures pour favoriser le démarrage de la réaction. Vous pouvez compléter avec des couvertures en faisant attention aux risques d’incendie (l’époxy n’est pas très inflammable mais on arrive quand même à y mettre le feu en s’appliquant).

A l'inverse, plus il fait chaud et plus la réaction sera rapide. La température idéale pour l’époxy est de 20°C à 25°C : vous avez le temps de l’utiliser et vous êtes sûr qu’elle durcira dans de bonnes conditions.

N’oubliez pas qu’il faut longtemps (une à plusieurs semaines) après le durcissement apparent pour que l’époxy soit totalement polymérisée et atteigne le maximum de ses propriétés mécaniques. Pensez-y avant d’enlever les presses sur une pièce fortement cintrée, comme un liston, surtout s’il n’a pas fait bien chaud pendant la nuit… Dans ce cas, laissez une journée de plus !

Dégazage : Pour éviter l’apparition de petites bulles dans l’époxy, travaillez à température constante ou diminuant, mais jamais augmentant. En effet quand la température augmente, le bois exsude de la vapeur d’eau (même le contreplaqué contient autour de 10 % d’humidité) et c’est ce qui cause ces bulles qui restent prisonnières dans l’époxy ! Bien sûr, ne travaillez jamais en plein soleil : si vous êtes dehors, mettez au moins un parasol au dessus de la surface de travail. Ce "dégazage" peut être catastrophique sous une stratification : la pression réussit à soulever la tissu de verre saturé du bois et à causer des "ampoules" que vous devrez ensuite couper, poncer et "patcher"...

 

Epoxy et charge

La « charge » est la matière (poudre ou fibre) que l’on ajoute à l’époxy pour l’épaissir, l'alléger, la colorer et la structurer afin de l'utiliser dans des revêtements, de collages ou des joints structuraux.

Les charges les plus polyvalentes sont la silice et la farine de bois (sciure très fine calibrée) pour épaissir l’époxy : on varie la proportion silice/farine de bois pour varier la teinte du mélange et l’adapter à la couleur du bois sur lequel il est appliqué.

La charge n'est ajoutée qu'après le mélange de la résine et du durcisseur.

   
     

Dans les manuels de construction des kits, nous parlons essentiellement de 3 mélanges d’époxy :

  • l’époxy « claire » (sans charge ajoutée, pour imprégner le bois ou stratifier, parfois très légèrement diluée à l’alcool, voir ci-dessous),
  • l’époxy « moutarde » (époxy claire additionnée de 0.5 à 1 volume de silice et farine de bois pour 1 volume de résine, assez liquide et qui sert au collage sur des surfaces par exemple),
  • l’époxy « crème de marron » (1 à 1.5 part de silice et farine de bois pour 1 part d'époxy claire) utilisée pour les joints-congés.

Chaque utilisateur est bien entendu libre de doser la quantité de charge pour atteindre la viscosité qui lui convient le mieux, en fonction des travaux à effectuer. Il est donc recommandé de procéder à quelques expériences en mixant de petites quantités afin de se faire la main avec différentes viscosités.

A l'inverse, il est possible de diluer l’époxy « claire » (ajouter un maximum de 5% d’alcool à brûler, tout simplement) lorsque vous l’utilisez pour l’imprégnation du contreplaqué, afin de la rendre plus fluide, donc plus facile à appliquer et de favoriser sa pénétration dans le bois. Mais attention : ne diluez pas pour la mauvaise raison. Si votre époxy est trop épaisse, c'est qu'il ne fait pas assez chaud ! Chauffez avant de diluer.
Certaines époxy ne sont pas miscibles avec l'alcool : faites toujours un essai sur une chute de contreplaqué avant de faire une application "en vrai". Vérifiez bien tous les autres paramètres lors de votre essai : le dosage, le mixage et la température.

Les caractéristiques mécaniques de l'époxy durcie sont réduites par l'incorporation d'un diluant. Lisez notre page sur ce sujet avant de diluer !

 
   

Blush

Dans certaines conditions, certaines résines époxy produisent un « blush », pellicule grasse soluble à l’eau. Ceci se produit surtout lorsque l'époxy polymérise trop lentement quand il fait trop frais. Vérifiez systématiquement la présence éventuelle de blush quand vous avez fait une imprégnation, un glaçage ou une stratification, en passant la main sur la zone concernée (après durcissement, ha ha !) S’il y a du blush, vous le sentirez sur vos doigts. Dans ce cas, il est obligatoire de rincer la surface à l’eau claire tiède ou chaude (elle s’évaporera plus vite) avant de faire quoi que ce soit dessus. Essuyez soigneusement la surface après le rinçage afin de finir d'enlever le blush.

Par contre, si vous appliquez plusieurs couches d’époxy, l’idéal est de le faire rapidement, "mouillé sur mouillé", dés que la couche précédente est suffisamment dure (dans les 2 à 8 heures), afin que les couches successives se « soudent » ensemble. Si plus de temps a passé, poncez légèrement la surface pour favoriser l’accroche. Dans le doute, faites toujours un petit ponçage d’accroche.

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Truc : Le collage des panneaux, hors des cas où ils sont suturés entre eux, nécessite souvent une fixation temporaire pendant que l’époxy durcit. J’utilise des vis à agglo (que je réutilise indéfiniment) vissées à travers une petite cale en contreplaqué afin de marquer le moins possible la surface du contreplaqué : il suffit ensuite de démonter les vis avec leur cale et de reboucher les trous à l’époxy chargée et ils sont presque invisibles. Vous pourrez encore vernir le bordé si vous le souhaitez. Surtout n’oubliez pas de coller un bout de bande adhésive ou de glisser un petit carré de film plastique sous les petites cales en contreplaqué, sans quoi elles risquent de rester collées et il sera difficile de les déloger sans abîmer le contreplaqué.
 

Outils et techniques d'application pour l'époxy

Pour appliquer l’époxy « claire » sur les panneaux de contreplaqué pour les imprégnations, saturations ou glaçages, je vous recommande d'utiliser un petit rouleau de 110 mm (patte de lapin) : c’est le meilleur moyen d’appliquer une couche régulière et de limiter les risques de coulure. Utilisez évenytuellement un pinceau pour lisser la résine derrière le rouleau, qui laisse une surface similaire à la peau d’orange, et parfois des micro- bulles. Le pinceau permet aussi de lisser les surépaisseurs en bordure des interventions au rouleau.

Après de multiples essais, le type de rouleau que je trouve le mieux adapté est le "velours ras" : ceux qui ont des poils trop longs laissent trop de relief, et ceux en mousse sont souvent rongés par l'époxy et finissent en petits morceaux à la surface de votre travail... assez moyen pour la finition. L'inconvénient majeur des rouleaux est leur prix, car il est virtuellement impossile de les nettoyer après usage et il faut donc un nouveau rouleau à chaque utilisation.

  Impregnation
Squeegee   Pour stratifier (c'est-à-dire lier le tissu de verre à la surface du bois), je commande la « squeegee » : c’est une petite raclette en plastique souple qui permet d’étaler et faire pénétrer la résine que l’on verse tout simplement sur le tissu. Cette technique est très facile à maîtriser sur les surfaces horizontales, un peu moins quand il y a de la pente car la résine coule, mais on y arrive quand-même. L'intérêt du travail à la squeegee est de mieux répartir la résine, donc d’en utiliser moins, avec deux avantages : meilleur stratifié car le tissu est mieux lié au bois (il ne « flotte » pas dans la résine), et moins de poids de résine superflue. On répartit la résine à la couleur et à l’aspect du tissu. Blanc : pas de résine, gris : pas assez de résine, brillant : trop de résine. En résultat, le tissu doit être bien transparent mais son aspect doit être mat car on doit bien voir la trame : quand le tissu brille, c’est que la trame n’apparaît plus car elle est noyée dans l'époxy.

En effet, il ne faut pas essayer de couvrir ou noyer la trame, vous risquez juste de faire flotter le tissu dans l’époxy, et il risque ainsi de se détacher de la surface du contreplaqué : votre composite sera bien moins costaud. On repasse deux ou trois couches FINES de résine "claire" sur la première stratification pour noyer la trame. Idéalement, il faut passer ces couches "mouillé sur mouillé", dès que la couche précédente est assez dure, afin que les couches se soudent les unes aux autres.

L'image ci-contre montre une stratification correcte, avant les couches de remplissage de la trame. La pièce de 50 cents donne l'échelle. Notez comme le dessin du bois reste visible sous la stratification. Il le sera encore bien plus après les couches de remplissage, et on pourra donc vernir par-dessus la stratification.

La première couche doit être passée assez rapidement et un bon petit ponçage entre la 2e et la 3e fera des merveilles (on attend au moins 24 heures avant de poncer, que la résine soit assez dure). Attention cependant de ne pas "couper" les fibres au ponçage : allez-y en douceur et en finesse ! Il peut être nécessaire de passer une quatrième couche pour complètement noyer la trame. Limitez vous à deux couches dans les endroits où la surface sera invisible (compartiments étanches) car au-delà de deux couches, leur usage n’a que deux buts : esthétique et protection des fibres de l’abrasion.

  Stratification
     

Si vous n’êtes pas à l’aise avec la raclette ou si la surface est trop inclinée ou trop petite (par exemple les bandes de tissu pour « armer » les joints-congés) utilisez un rouleau ou un pinceau, mais là aussi, sachez mettre le moins possible d’époxy : juste de quoi rendre le tissu transparent, pas brillant.

J’ai eu du mal à me décider d’essayer la raclette, mais je n’utilise plus que cette technique maintenant, sauf dans les cas ci-dessus, et encore !

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Seringues  

Les joints-congés

Pour réaliser les joints congés, on a besoin de deux outils : un premier pour déposer la résine chargée, et un second pour « lisser » le joint en arc de cercle dans l’angle à renforcer.

Pour déposer la résine, j’utilise en général une bête seringue jetable, que j’achète en gros, en différentes tailles. Quand le mélange est très épais (plutôt « crème de marrons » que « moutarde ») et que n’arrive pas à l’aspirer dans la seringue, je la remplis à la cuiller en enlevant le piston (oui, c’est assez salissant !) N'hésitez pas à changer vos gants jetables quand ils sont trop couverts d'époxy chargée, car il a un moment où c'est trop...

Poch à douille Poch à douille Poch à douille

Sinon, il y a la « poche à douille, très prisée des américains : prenez un sac plastique de congélation (assez épais quand même), disposez le dans un gobelet comme une doublure, versez-poussez votre époxy chargée dans le gobelet et donc dans le sachet, sortez le sachet et rassemblez la résine dans un coin du sachet, puis coupez le sommet de cet angle pour avoir un trou de 5-6 mm de diamètre, et voilà ! Vous avez votre poche à douille.

On a un peu de perte du fait des restes dans le sachet, on consomme des sachets, mais pour les gros joints-congés, cette technique est incomparable.

Cuiller  

Pour lisser les joints, vous pouvez vous tailler un outil spécifique en contreplaqué ou en plastique (vieilles cartes de crédit ou de téléphone), acheter des outils spécifiques pour lisser les joints d'évier, ou tout simplement utiliser des cuillers en plastique jetables. L’intérêt de la cuiller est que l’on peut varier le rayon et l’épaisseur du joint en fonction de l’angle de travail. J’aime bien la cuiller car en appuyant bien, elle laisse des bords assez larges entre le joint et les dépassements à nettoyer de part et d’autre. De la sorte, on abîme moins facilement le joint en raclant les excédents d’époxy.


Quel que soit votre outil de lissage, nettoyez immédiatement tous les excédents de résine et « recyclez » les dans votre récipient d’époxy. Ce sera infernal à gratter/poncer une fois dur, alors que c’est si facile de le faire tout de suite quand c’est mou.

C’est une bonne idée « d’armer » les joints-congés qui seront soumis à de fortes contraintes structurelles, en déposant sur leur surface encore fraîche une bande de tissu de verre que vous terminez d’imprégner grâce à un peu d’époxy « claire ». Vous pouvez utiliser des bandes spéciales, souvent "multi-axiales" ou découper ces bandes dans des chutes de tissu de verre. La bande doit être un peu plus large que le joint pour mieux le « lier » au contreplaqué de part et d’autre. Elle peut être discontinue si vous n’avez pas assez de longueur dans vos chutes, à condition de laisser un bon recouvrement entre les différents segments.

Ci-contre : « armement » des joints d’une coque de Jimmy Skiff avec de la bande de fibre de verre.

Ruse : si vous « n’armez » pas votre joint car il ne sera pas soumis à de fortes contraintes (voir ci-dessus) vous pouvez le lisser encore mieux comme suit. Laissez durcir 3-4 heures à 20° jusqu’à ce qu’il soit « amoureux » comme disent les peintres : légèrement collant au doigt, mais déjà assez dur. Trempez votre doigt ganté dans l’alcool et glissez le doucement sur le joint sans appuyer : les joints deviendront si lisses qu’on glisse rien qu’en les regardant ! Si votre doigt « accroche » mettez plus d’alcool et/ou attendez que l’époxy durcisse un peu plus. Si c’est déjà trop dur, appuyez un peu plus. Soyez enthousiaste, vous êtes en train de vous économiser une partie de ponçage !

 

  Bande de fibre de verre